Je vous transfert le blog de Simon !
Ayubowan Café
Sri Lanka, Mirissa, 2 ans apres le Tsunami, il s'en passe encore des choses ici...
15 mars 2007
Allez je vous fait profiter des bonnes nouvelles de la journée, pourquoi s’en privé… Ca fait un mois que je suis là et je n’ai pas pris le temps de visiter certains de mes amis. J’avais donc décidé cet après midi de commencer la tournée. Je pars donc en tuk-tuk avec Buddhika direction la maison de Paduma, une dame qui avait le cancer, je dis bien qui avait, elle va beaucoup mieux et très contente de voir ses cheveux repousser.


Sur le chemin du retour, nous passons devant une maison en construction, je connaissais la famille qui vivait là, le jeune fils de 3 ans avait un cancer de la gorge. On me dit que c’est la même famille, elle a reçu une donation et se fait construire une maison. On me dit également que le petit est guéri !

Le magasin





Et puis, il y a Christel. Vous vous souvenez, Christel était là lors de l'élaboration du projet, elle a fait beaucoup avec Solène avant mon arrivée notament au niveau des photos, c'est son métier. Et puis, elle a suivi différents projets mais a toujours été là pour nous soutenir et nous aider. Aujourd'hui encore! Solène a recu de la "Fondation de Lille" une donation pour acheter un terrain afin de reloger 5 familles qui étaient restées seules dans un camp car n'étant pas propriétaires les ONG ne voulaient pas leur donner de maison. Après investigations et inspections, une autre spécialité de Christel, il se trouve que finalement les familles ont été relogées. Alors que faire? Rendre l'argent ou bien proposer de s'occuper d'autres familles dans le besoin? Ca sera beaucoup de boulot mais ça vaut le coup. Christel se charge donc de trouver les nouvelles familles à aider et de demarrer les chantiers. Elle constitue son équipe de choc, comme elle dit, de Saranga comme traducteur, Thamira comme chauffeur et Raja en tant que chef de chantier. Ce sera des maisons en bois mais pas des cabanes tsunami, de belles maisons de 50 m2 avec fondation. La première maison Ayubowan a donc été inaugurée selon la tradition lundi 26 février à 6h55 du matin par les moines du temple voisin. Le lait doit déborder pour porter chance à la famille dans sa nouvelle maison. Comme tout cela ne suffit pas, Christel a aussi accepté de venir en aide aux "Pompiers de Grasse et Menton" qui ont une association financée entre autres par Albert de Monaco. Leur projet est aussi dans la reconstruction mais cette fois "en dur", l'équipe de pompiers restera à Unawatuna, à environ 45 min de Mirissa, pour bosser sur 6 chantiers, tandis que Christel gerera les chantiers de Mirissa... Devant la tâche, je me suis proposé de lui donner un coup de main. Là, c'est les poses de première pierre qui nous font nous lever à l'aube car il y a encore tout un rituel religieux et astrologique. La dimension d'une maison est elle-même faite par un astrologue, si un côté de la maison fait 7,8 m de long, l'autre côté ne fera pas 10 m ou 12 m mais dépendra d'un calcul savant... soit 9,6 m. La maison de Manju est en attente depuis 6 mois faute de moyens. Le chantier reprend enfin avec la pose des fenêtres.
Du côté de la construction des maisons c’est pas triste non plus ! Trois des chantiers avancent plus ou moins bien suivant l’arrivage du bois ou si les parpaings sont bien alignés, il faut sans cesse vérifier ce qui vient d’être fait dans la journée mais une fois les corrections faîtes on avance à un bon rythme. Christel ne s’est pas encore arrachée tous les cheveux mais on n’en est pas loin. La grosse galère de la semaine, c’est surtout les histoires de terrains. Entre les donations, les indivisions, les actes de propriété pas clairs… Trois avocats sont sur le coup ! Enfin, tout s’éclaircie, les maisons de la grand-mère et celle de son neveu ont démarré hier matin et ce matin le bulldozer est venu nettoyer le terrain du pêcheur.
Mésaventure de Simon
Vous me direz que mon séjour est bien calme si on regarde ce qui se passait l’année dernière à la même période, je vous réponds que non car l’autre soir vers 21h30, je me décide à rentrer à pied chez moi, comme je le faisais avant quasiment tous les soirs, et bien, il aura fallu d’une fois… Normalement Saranga ou Dassun me ramène en scooter mais là ce n’était pas tard et une petite ballade, walkman sur les oreilles, m’aurait fait du bien. Au carrefour d’abord, un gars m’approche mais il est retenu par son copain, je les contourne et poursuis mon chemin tranquillement. Cinq minutes plus tard, j’entends les gars débouler en courant derrière moi, juste le temps de traverser la route et de me réfugier chez le ferronnier du coin. Je lui explique en cinghalais ce qui se passe, il me fait signe de le suivre, on retourne dans la cour, les gars se sont déjà éloignés. A ce moment, Dassun et Christel arrivent en scooter, ils s’arrêtent, je raconte ce qui vient de se passer et les deux mauvais bougres reviennent à la charge… Impossible de les calmer, ils sont complètement imbibés d’Arack, le whisky local qui fait ressortir tout ce qu’un homme à de mauvais en lui, on peut le lire dans leurs grands yeux noirs et furieux. Bref, je suis à l’abri avec le ferronnier, il connaît les gars mais surtout il a un air d’Obélix en sarong. Un tuk-tuk passe par là et propose d’emmener les deux gars acheter des cigarettes ; la voie est libre, tout le monde peut rentrer chez soi.
Allez je ne vous laisse pas avec que des aspects négatifs… Vous rappelez vous du petit Saranga ? Le gamin qui a perdu sa mère, son père est alcoolique, j’ai essayé de lui trouver un boulot mais sans succès face à sa fainéantise… Eh bien, grande nouvelle : il travaille. Avec son père, il fabrique de briques en terre… Ils n’ont pas l’air d’avoir un rythme infernal mais c’est déjà ça…Et puis, Dharshani, la femme qui imprime les T-Shirts, elle a reçu une nouvelle maison où elle s’est installée vendredi avec son mari, son fils de six ans et sa petite fille de cinq mois. Il reste beaucoup à faire dans la maison mais avec le salaire qu’on lui donne, elle pourra aménager la maison petit à petit. Le gars chargé de la finition des maisons (portes, fenêtres et enduis intérieurs) est en procès pour avoir détourner l’argent en s’achetant un bateau…








Nous avons partagés beaucoup de moments très forts avec une grande complicité. Quatorze mois de partage à Mirissa, d’abord au sein de « Mirissa for life », ensuite avec le projet Ayubowan. Une très belle rencontre humaine et une belle collaboration. Nous nous retrouverons à Mirissa au mois d’Août, avant qu’il ne reparte travailler en France.












