Monday, May 30, 2005

L'atelier à Mirissa

Les début du projet Ayubowan


Merci a tous pour vos messages ; avoir de vos nouvelles et votre soutien me fait très plaisir. Plusieurs d’entre vous m’ont propose une aide financière pour aider a la reconstruction. Je vous soumets donc ici un projet que j’aimerais mettre en place et qui nécessiterait votre aide..

Il y a ici tant a faire qu’il est difficile de se concentrer sur une action. Aujourd’hui la priorité est certes que les gens aient un toit ce qui n’est pas encore le cas pour beaucoup d’entre eux. Tous n’ont pas encore de maison provisoire et continuent de loger dans des tentes. Les projets de constructions nécessitent de gros budgets, du matériel et du monde. Un grand nombre d’ONG se concentrent ce sujet, sachant que l’obtention des terrains constructibles est un parcours du combattant. A mon niveau, hormis de me joindre a une association existante –ce que je fais en ce moment- mettre en place une action dans ce domaine me parait impossible. La deuxième priorité me semble-t-il est que ces familles puissent retrouver un emploi et donc un salaire, la plupart des hommes étaient pêcheurs et l’achat de bateau demande là encore des investissements trop importants . J’ai donc l’idée de me concentrer sur le travail des femmes actuellement dans les camps. Deux activités majeures ressortent ; la couture et la réalisation de corde en fibre de noix de coco. Fournir des machines à coudre et des métiers à filer serait un premier pas mais il reste deux problématiques: avec quel argent se procurer la matière première et pour quel débouché ?

Mon idée est donc de me concentrer au départ sur deux camps (aux alentours de Merissa). Fournir des machines à coudre et créer de petits ateliers pour réaliser des sacs en tissu sur le modèle des sacs des moines. L’idée suivante est de trouver le marché en France pour les vendre. Evidemment ceci demande une structure juridique. Je pense m’associer ici a deux sœurs Sri Lankaises ayant un magasin d’artisanat a Galle. Elles connaissent bien la situation des femmes ici, elles sont même couturières et ont un très bon niveau d’anglais. Elles travailleraient avec moi pour mettre en place le projet, expliquer et motiver les femmes, faire ici le suivi de qualité et de la formation. Je compte monter une association en France, le nom pourrait être AYOUBOWAN , mot de salutation courant exprimant un souhait de longue vie . Le bénéfice retiré de la vente des sacs sera réinvesti dans l’aide au démarrage d’autres activités pour les femmes tel que l’achat de produits d’épicerie pour pouvoir remonter leurs échoppes, ou d’un vélo pour faire un petit commerce ambulant.
Aujourd’hui les prototypes de sacs sont réalisés et ils ont eu beaucoup de succès auprès de l’équipe ici. Maintenant pour aller plus loin il faut que je rassemble des fonds et que je monte l’association.

Si ce projet vous intéresse et que vous avez envie d’y participer, il y a deux interventions possible et cumulables bien sûr.

1) Une participation minimum de 15 euros pour devenir membre de l’association, je m’engage en échange à vous envoyer un rapport régulier tous les mois et un sac AYUBOWAN. Tout autre don supérieur est évidemment bien venu. J’ai ouvert un compte ici pour pouvoir faire transférer de l’argent, voici les coordonnées bancaires si vous voulez faire un virement .


2) Ce sac vous permettra de passer a l’étape numéro deux, faire fonctionner vos réseaux pour développer leurs diffusions (magasins, CE, assos, correspondance, amis…)

Je donnerai tous les détails sur le coût de fabrication et le prix de vente arrivée France à ceux qui auront envie de s’engager un petit peu dans cette aventure.

Toutes les idées, suggestions ou critiques sont les bienvenus, n’hésitez pas a faire circuler cet email et à en parler autour de vous.

Merci a chacun d’etre là,

Ayubowan,

Wednesday, May 25, 2005

Groupe de femme au camp de welicade

Sunday, May 22, 2005

Reconstruction d'une petite épicerie

Un enduit à la chaux

Les chantiers


Puis chacun part au boulot, Simon et Dany s'occupent des relations avec les pêcheurs pour les achats de bateaux et de filets ils travaillent avec Pradeep, un Sri Lankais embauché par l'assos. Nasera et Céline partent pour la ville voisine faire les courses pour notre dîner du soir ( selon les arrivées, nous sommes entre 8 et 15). Le reste de l'équipe rejoint les chantiers, généralement situés non loin. Guillaume a pris la charge de l'approvisionnement des matériaux ce qui n'est pas une mince affaire dans ce pays. Pour le bois (qui devient une denrée rare, vu la demande!) il faut aller à 30 km du village avec, soit une charrette tirée par un boeuf soit un "tracteur" c'est à dire en fait un motoculteur! Les clous s'achètent au kilo emballés dans les papiers journaux et les briques encore fumantes sortent des fours artisanaux de l'autre coté de la route,en pleine jungle, tout comme la chaux dont les fours en terre sont recouverts de feuilles de cocotiers ( ici on fait de la chaux avec les coraux.....de carrière? et oui!)
Sur les chantiers on part généralement de la structure existante pour reconstruire, ici la plupart des gens ont encore leurs maisons, mais dans un piteux état, la plupart sont en bardages de bois, avec un toit en tuile pour les plus riches et de la tôle ondulée le plus souvent. Faire tout tomber n'est pas le plus difficile, le tsunami a bien commencé le travail, les faibles chapes de ciment n'ont souvent pas résisté. L'ambiance sur les chantiers est délicieuse, la famille au grand complet est présente, avec tout le voisinage, pas rare d'avoir une vingtaine de personnes autour...sur certain chantier personne n'aide, par contre les thés au lait sucré et les gâteaux sont servis dans des jolies tasses en porcelaine par les femmes qui passent leur journées à entretenir les feux de bois. Si on a de l'aide c'est le plus souvent de la part des enfants ou des femmes, la dernière maison que nous venons de faire était un bel exemple de collaboration, j'ai monté le bardage de la maison avec l'aide de Dinusha, charmant garçon d'une douzaine d'années, pendant que deux femmes peignaient et Fabian avec l'aide du propriétaire refaisait la charpente...il est rare qu'il y ait autant d'aide...mais il y a toujours des sourires, des rires, des jeux et de la bonne humeur! A 11heures, la chaleur devient insupportable, alors on se jette à l'eau ....les vagues sont d'une puissance phénoménale alors on va dans la mare à canard ( les rochers font écran) l'équivalent d'un jakusi force 9!! Pour déjeuner, on se retrouve tous dans l'un des "restau" du coin, grande table et au menu ; le lundi rice and curry, le mardi , curry and rice, le mercredi rice and curry.......le dimanche rice and curry!!
L'après midi , vers 15heures les chantiers reprennent , pour moi généralement c'est off , je réserve mes après midi à mes projets personnels....dont je ne tarderai pas à vous parler...Le soir vers 19heures "ma cage d'escalier est squattée par une bande de jeunes...cigarette,bière, et musique" puis on va tous manger chez Sryani : « Oh Solene, drink tea! Eat banana» , à 18 comme on est en ce moment c'est très serré autour de la table mais on ne peut plus convivial! Malgré le nombre et la diversité l'ambiance est très bonne.... gauchos, homo, étudiants, adjudant à la retraite, cultivateur, charpentier,...vive la diversité!
Retour jusqu'à ma chambre dans le noir le plus complet avec une couverture d'étoiles sur la tête...re-douche, la cinquième de la journée....puis je me glisse sous ma moustiquaire qui me protège des moustiques et autres habitants de ma chambre.

Friday, May 20, 2005

Mirissa for Live

L'assos est hébergée chez des particuliers, c'est une assez grande maison où vivent Vansentha, le proprio, sa soeur Sryani, la fille et le fils de Sryani respectivement 20 ans et 1 an. Sryani est une vrai mama sympathique mais encombrante qui fait du thé toute la journée et nous gave de fruits et de gâteaux. Extraits de sa phrase 100 fois répétée : " Hi Solene, drink tea , drink tea, eat, eat bananas..take cookies" ...une gaveuse d'oie! Elle passe ses journées entières chez elle avec son fils dans les bras, à 1 an il n'a encore jamais mis un pied à terre, toujours dans ses bras, ce qui n'empêche pas Sryani de se livrer à son unique occupation : faire du thé avec une seule main et sans avoir encore ébouillanté son fils.
La maison est, dans ce que l'on nommerait ici, un état de crasse indescriptible, malgré les efforts de tous les nouveaux arrivants dans l'assos....Nassera, notre cuisinière en chef a entrepris un "revanping" de la cuisine.....54 cafards, -proportionnels à la taille des feuilles de la jungle....rien à voir avec nos moucherons de cafards!- 7 souris, une familles de rats, deux milles pattes de 35 cm de long .
Nous avons en effet tous essayé d'expliquer à Sryani quelques normes d'hygiène élémentaire mais peine perdue, les déchets sont vidés directement dans le "jardin" et le tri collectif est laissé au soin des chiens, chats, corbeaux et rats...quand les poubelleurs ne viennent pas directement se servir dans la cuisine sans que cela ne gène personne.

J'aime cette phrase de Nicolas Bouvier que je trouve si juste :

"L'odeur fade de ce nettoyage auquel nous nous sommes tous livrés, pressés que nous étions de retrouver nos mesquines habitudes. C'est sans espoir : jamais je n'ébranlerai cette forteresse de fortitude innocente."

J'avoue que j'aime assez cette résistance et que je ne suis pas sûre que l'excès inverse vers lequel on se dirige soit forcément meilleur....
Vers 8heures donc, on se retrouve autour d'un petit déjeuner très occidental, bon pain frais, beurre et miel, seul le café est inexistant....je vous épargne la couleur de la nappe et les centaines de fourmis sur les fruits, coupés le matin par Sryani et recouverts de journaux en notre attente... les vieux journaux ont toujours beaucoup d'utilité!

Sunday, May 15, 2005

Ma vie à Mirissa















Après vous avoir parlé du Sri Lanka et des ONG, voici un peu de mes nouvelles plus personnelles.

Je suis basée dans un petit village de pêcheurs (autrefois un peu touristique, aujourd'hui pas un Blanc à l'horizon, sauf notre organisation) du nom de Mirissa à 50 km à l'est de Galle. Le village se compose de quelques maisons croulantes sur le bord du grand axe, Galle / Matara. En s'enfonçant dans des petits chemins de terre on se retrouve à la mer et au port. Je loge dans une guest house qui a deux chambres uniquement et qui donne sur une superbe baie. Les chambres n'ont aucun charme, hormis la douche qui est très spacieuse, peinte en rouge et sans toit ni plafond, donc c'est douche ensoleillée sous les cocotiers ou douche sous pluie de mousson!
Devant ma chambre, une terrasse qui est devenue le coin apéro de toute l'équipe de « Mirissa for life » (j'ai la meilleur vue).
Je me réveille généralement avec le soleil soit à 6heures, j'adore ce moment où la nature se réveille, les oiseaux chantent à tue tête, et les singes sautent de branche en branche... A peine ai-je ouvert ma porte que Renuka ( ma logeuse ) me sert un thé au lait sucré que je sirote tranquillement dehors...puis (souvent) je prends un vélo (vieux clou déglingué) et je vais faire une balade, soit au port voir l'arrivée des pêcheurs (thons et requins essentiellement) soit dans la campagne, superbe mélange de rizière et de jungle : paons, oiseaux style hérons juchés sur le dos de buffles, martin pêcheur.....de retour à ma guest house je réveille mes voisins de chambre, Guillaume et Fabien, deux bretons très sympas puis nous partons à trois sur le vélo ( et oui, ici ils arrivent même à rouler à 4) au QG de l'assos, à quelques 800 mètres de là, sur la route ce sont des sourires et des bonjours de tous les cotés. J’adore cette route, qui en fait n'est qu'un chemin de terre bordé de palmiers, bananiers et amandiers, les odeurs sont délicieuses, si l'on fait abstraction des ordures qui jonchent la route. Les « poubelleurs » ont parait-il été importés par les anglais et n'ont pas tardé à se multiplier : ce sont les corbeaux (dignes des films d'Hitchcock)...pour les aider les multiples chiens errants ( pour mon grand bonheur, pas agressifs). Mais attention de ne pas écraser un de ces monstrueux varans, reste de dinosaure mixé avec un iguane! Au dessus de nos têtes les merveilleux oiseaux bleus et les nombreux écureuils qui courent sur les fils électriques. J'ai le droit presque tous les matins à ma fleur d'amandier à l'oreille qu'un gamin m'offre au passage....c'est l'heure de l'école et les enfants circulent le long du chemin dans leurs uniformes blancs, c'est aussi l'heure du retour des pêcheurs, sur le porte bagage du vélo ou de la mobylette bringuebale une caisse en bois d'où dépassent queue et tête d'un ou plusieurs poissons.

Saturday, May 14, 2005

Port de Mirissa

Mirissa plage!

Vue de ma chambre

Thursday, May 12, 2005

Chemin à Mirissa

Tuesday, May 10, 2005

soirée karaoké et soirée avec les pécheurs


Ne pas avoir à compter son temps, s'installer, vivre au rythme du pays, écouter leur douleur, partager leurs élans de vie formidables, voici quelques belles rencontres :

II y a quelques jours, je suis allée dans un camp (300 familles). Ils avaient organisé une soirée "karaoke" ( télé et musique prêtées par une firme belge, Laostar) Tout le village était là, beaucoup d'enfants, des jeunes et des moins jeunes, sous un grand palétuvier, c'était la fête, la vraie fête, tout le monde dansait, s'amusait, riait. Toute cette vie et cette joie alors qu'il y a trois mois ils enterraient des membres de leurs familles, et qu'ils sont aujourd'hui démunis de tout...reste le fait de se savoir en vie...

Autre fête, cette fois avec les pêcheurs de Mirissa. L'assos (Mirissa for life) avec laquelle je travaille depuis 3 semaines a fourni 15 « paddies canoë. » Ceux sont de longues barques très étroites (on doit se tenir debout et de coté) d'où partent deux grands morceaux de bois reliés à un flotteur. Ces bateaux naviguent de nuit près des cotes, il y a un rameur et dans l'eau un pêcheur avec une torche, masque, tuba, et une tige de fer en guise de harpon. Pour fêter l'arrivée de leurs nouveaux bateaux, ils nous ont emmenés pêcher (j'ai ramené un poulpe!) puis grand barbecue sur la plage, les poissons directement grillés au bout du harpons, arrosés de citron.
La fête était belle, instruments de musiques traditionnels, échange de chants cinghalais et français...formidable de voir la joie de ces pêcheurs qui retrouvent leur travail. (10 a 15 personnes vivent en général sur le revenu d'un seul.)

Pour conclure un mot anglais que j'ai découvert ici et qui me paraît convenir à la situation :

SERENDIPITY : Discovered quite unexpectely great and wonderful good in the most unlikely of situations, places and people

Sunday, May 08, 2005

Camp Laostar à Weligama

Saturday, May 07, 2005

Quelques projet de volontaire

Les camps sont facilement identifiables mais ce n'est pas le cas de tous les petits commerces et les échoppes qui elles aussi ont tout perdu. Et comment savoir si ils ont tout perdu ou si ils n'avaient rien avant ...et quand bien même, ceux qui n'avaient rien ne pourraient-ils pas profiter de l'obole occidentale....tout cela alimente bien des conversations, vous pouvez imaginer! Face à cela le travail des ONG ou des particuliers profitent aussi au reste de la population, quelques exemples de rencontre : Alison, une Australienne qui a monte un dispensaire et qui voit défiler toute la journée des malades venant parfois de l'intérieur des terres sans avoir été affecte par le tsunami, Leslie, une Allemande qui a perdu son enfant pendant le tsunami et qui est revenu pour apprendre aux enfants à nager, John, un chercheur belge qui travail avec les étudiants d'une université à Matara pour faire des recherches sur la purification de l'eau, (tous les puits ont été pollués par l'eau salée) Un groupe d'art, thérapeute américain, fait de la formation aux professeurs, Leina, une anglaise, chorégraphe qui veut monter une troupe de danseurs avec les enfants des camps pour les faire intervenir en Belgique lors du festival de danse dédi cette année au Tsunami, Aieren, une américaine qui a trouvé des fonds privés et qui a remonté seule un village entier, c'était l'inauguration hier, toutes les familles ont pu reintégrer leurs maisons, Enfin comme vous pouvez voir, mille et une rencontre chaque jour qui donne de l'espoir et qui contre balance un peu les nombreuses histoires épouvantables des victimes du tsunami. Tous le monde reconnaît ici l'extrême humanité des habitants qui malgré leurs blessures restent tellement accueillants, ouverts et souriants ( pas forcément entreprenants par contre). Impossible ici de faire 100 mètres sans être invitée à prendre un thé (au lait et sucre!); les plus pauvres vous ouvrent toujours leurs portes avec le sourire, les rires et dans les pires taudis il y a toujours une assiette de gâteaux qui vous attend. A coté de cela, les gens sont très apathiques et il n'est pas rare d'avoir vingt personnes en train de vous regarder travailler, mais leur présence est si belle qu'au bout de quelques jours on trouve cela naturel.

C'est beau de voir des Blancs au service de gens de couleurs (cela change) et sans que cela soit par une domination ou une exploitation mais sur la base d'un volontariat heureux.

"Il n' y a qu'une espèce valide de voyage qui est la marche vers les hommes"

Paul Nizan

Tuesday, May 03, 2005

Bateau échoué

Monday, May 02, 2005

Petit point sur le mauvais coup de vent subi par les Sri Lankais.

""Au retour de nos marches, tout nous parait injuste parce que tout coule à flots, parce que tout s'étale et s'expose, parce que tout est à vendre et à acheter, parce que là où les uns mettent des heures à remplir les cruches et les jarres, à les charrier de la rivière à la case, les autres n'ont qu'un robinet à tourner. Parce que, là où les uns sont pauvres mais libres, les autres sont, riches mais entravés. Injuste parce que l'existence des uns dépend que d'une mauvaise récolte, d'un méchant coup de vent, tandis que l'aisance des autres ne dépendra jamais que d'un mauvais coup de bourse."

Jacques Lanzmann.


Aujourd'hui, un million de personnes n'ont plus de toit, sur les 12500 bateaux de pêche, 9000 sont inutilisables, coques fracassées, moteurs noyés...70 des habitants de la cote ont perdu leur travail, mécaniciens sans outils, couturières sans machine, infrastructures hôtelières sans touristes...face à cela l'Etat donne des coupons d'alimentation (riz, dal, lait..) et distribue 5000 roupies par mois par famille (environ 40 euros). Une nouvelle loi a été votée après le tsunami interdisant la construction de logement à moins de 100 mètres de la mer. Les gens habitant dans ce périmètre seront relogés par le gouvernement à l'intérieur des terres et à la verticale dans un délai inconnu. Cela parait difficilement envisageable pour tous ces gens qui sont essentiellement des pêcheurs de se retrouver loin de la mer. Cette interdiction est évidement contournée par les hôtels qui reconstruisent rapidement, une polémique est en cours sur le bien fondé de cette loi des 100 mètres, qui est instaurée soit disant pour la sauvegarde de la bande du littoral et recréer un environnent naturel avec une bio diversité qui permettrait de freiner les catastrophes naturelles à moins que la vraie raison soit de laisser la place à l'économie touristique ?

Au milieu de tout cela le travail des ONG est complexe. Dans un premier temps l'urgence a été l'installation de tentes. Elles proviennent de tous les pays du monde (la France se fait remarquer par son absence et l'Italie par la qualité de ses tentes) Généralement celles ci sont regroupées en camps, qui peuvent varier entre 10 familles et 300 familles. Une fois les tentes en place la plupart des organisations ont fait un travail de distribution de première nécessité, comme des cuisinières à pétrole, des matelas (qui prennent l'eau aux premières pluies) et un minimum pour cuisiner. Ensuite vient le projet de reconstruction, très complexe. La plupart des sans abri venant de la bande des 100 mètres impossible de reconstruire sur leurs terrains, on construit donc du provisoire. Selon les ONG, les maisons sont en bois (style cabane de fond de jardin) ou deux rangées de parpaings avec une bâche qui tient lieu de murs et un toit en tôles ondulées. Tout le monde a bien conscience que ce provisoire risque de durer des années! Pour construire des maisons en dur il faut que les habitants aient un terrain à eux en dehors des 100 mètres, mais alors les démarches sont longues car il faut des papiers certifiant la propriété, et bien sur les papiers sont à l'eau! Certaines ONG sont prêtes à acheter des terrains pour construire mais l'Etat en possède peu à priori et les particuliers spéculent.

Autres soucis, comment gérer les priorités? Même pour le relogement provisoire, tout ne peut pas être fait en même temps, sur quels critères choisir les familles?

Aujourd'hui, les habitants des camps sont dans la même précarité, le tsunami ayant régulé les richesses vers le bas, mais avant cette catastrophe, certains étaient de riches propriétaires de gros bateaux et d'autres de petits pêcheurs. Même les maisons temporaires font figures de luxe pour certaines familles. La hiérarchie sociale à laquelle le tsunami avait mis un terme risque d'être perturbée voir inversé.

Pour ce qui est des maisons en ruines en dehors de la zones des 100 mètres, les réparations devraient pouvoir se faire sauf que les habitants préfèrent rester dans les ruines avec l'espoir de toucher un jour un peu d'argent plutôt que de réparer.. Les ONG ont presque toutes la même politique vis a vis de la population locale. Relancer l'économie par l'emploi de main d'oeuvre locale. Le salaire à la journée est d'environ 400 roupies (3 euros), le volontariat de la population locale est inenvisageable... .culture...