Friday, November 25, 2005

Retrouvailles avec les enfants de l’orphelinat

Colombo

Simon et moi sommes à Colombo depuis trois jours pour effectuer les démarches administratives….Kafkaïen ! Mais sans doute pas pire que ce que peut être l’administration française pour des étrangers !
Nous détaillons tous les produits artisanaux que nous pourrions faire faire aux femmes.
La nécessité de créer une boutique est plus que jamais la bonne solution pour qu’elles puissent gagner leur vie. C’est plus facile de répondre à des commandes que de trouver son propre marché!

sinon, les choses avancent à l’allure du pays….Simon a eu des déboires pour l’achat de sa maison qui devrait être le lieu du magasin et du café. Cela devrait se faire mais pas aussi vite que prévu.
Le rendez vous avec USAid c’est bien passé même si rien n’est conclu, un prochain rendez vous a été fixé pour la semaine prochaine.

Le Projet Ayubowan café

Les objectifs

1. Créer un marché local

Certains projets d’aide à l’emploi sont en cours mais il s’avère que si les moyens de travailler se multiplient, le marché ne se développe pas. Ainsi de nombreuses personnes ont un savoir faire mais ne peuvent pas l’exploiter faute de clientèle ou d’espace de vente.
Ayubowan Café se propose donc de prendre le relais des différents projets de reprise du travail des ONG en ouvrant un point de vente pour les artisans victimes du Tsunami.


Avec les bénéfices, aider les plus pauvres

Il se trouve également que des inégalités commencent à se creuser entre les victimes du Tsunami et le reste de la population qui ne reçoit aucune aide.
Ayubowan Café propose une alternative à cette situation en associant le retour à l’emploi et un soutient matériel pour les plus pauvres.

Les moyens

A Mirissa, sur un terrain acheté par l’association, un restaurant et une boutique seront construits. Cela offrira un espace de vente des produits crées par les victimes du Tsunami et proposera aux touristes et aux locaux un espace d’échange convivial et culturel.

La boutique

Après visite ou convocation des personnes ayant reçu des outils de travail, nous discuterons avec les artisans de ce qu’ils sont capables de fabriquer. L’idée est d’utiliser leur savoir faire et les techniques locales pour créer une gamme de produits qui sera vendue sur place ou via la boutique en ligne du site Internet de l’association.

Le restaurant

Le restaurant placé dans un joli jardin aménagé proposera tous les jours des plats préparés par des locaux ou par des bénévoles étrangers, il y aura ainsi une diversité culinaire et culturelle dans les assiettes. Les touristes pourront retrouver le goût du vin ou du vrai café ou savourer des jus de fruits pressés. Des projections vidéo, des concerts, des expositions seront organisés et ouverts à tous les publics, des livres et des jeux seront à la disposition des clients.

Vos commandes!


Elles arrivent !! Ça y est tout est enfin parti mais rien n’est simple comme vous pouvez vous en douter. Juste pour exemple, poster trois colis m’a pris 1h45 à la poste ! Puis le lendemain, ils n’avaient plus assez de timbres donc direction Weligama la ville voisine, et là, après l’envoi de deux colis, il a fallu abdiquer car ils ne prennent plus les colis après 14 heures bien qu’ils restent ouvert toute l’après midi !

L’activité avec les enfants du camp de Talaramba, dimanche dernier, a été la peinture des paquets. Ils sont très fiers de penser que leurs œuvres vont voyager !

Pas facile, facile !

« …..Tout Indien tend à « se fixer », à se reconnaître dans l’aspect mécanique d’une fonction, dans la répétition d’un acte. Sans ce mécanisme et cette répétition, son sentiment d’identité recevrait un sale coup : il tendrait à se défaire et à s’évaporer. C’est pourquoi, à tous niveaux, les Indiens apparaissent comme codifiés ; C’est ce qu’on appelle conformisme en Europe, mais qui ici, n’étant ni bourgeois ni petit bourgeois, mais traditionnel, d’une tradition désespérée, n’a rien de mesquin ni de restreint : la petitesse à laquelle il réduit l’homme a quelque chose de grandiose. »

L’odeur de l’Inde de Pier Paolo Pasolini

C’est une bonne illustration de se qui se passe ici. Il y a un « conformisme » étonnant qui peut par moment devenir insupportable mais, allez savoir pourquoi, il y a aussi quelque chose de grandiose dans cette tradition et cette inertie qui transforment l’énervement en un doux sourire! J’ai vu cette semaine 16 femmes, 10 d’entre elles voulaient entreprendre une activité de poissons séchés ! Lorsque la première femme m’a présenté cette idée, je l’ai trouvé bonne, à la dixième, j’ai cru que j’allais craquer !
Autre découverte, j’ai revu certaines des femmes qui avaient repris une activité, beaucoup l’ont arrêté pour différentes raisons, souvent des problèmes de santé, les concernant ou concernant quelqu’un de leur famille, d’autre par fatalisme, et certaines parce qu’une fois les premiers bénéfices encaissés, elles n’ont pas réinvesti. J’ai donc passé la semaine à tenter de leur expliquer le minimum à savoir pour gérer sa propre activité : le calcul du prix d’achat d’un produit, le prix de vente, le calcul du bénéfice et l’importance du réinvestissement. Dorénavant, je les verrai tous les mois. Je leur ai fourni un cahier pour tenir leurs comptes.
Beaucoup de remises en questions cette semaine à l’issu de ces rendez vous. Difficile d’aider sans vouloir pour autant bousculer les habitudes et la culture.
La vision, ici, est, en général, à très court terme. Mais alors pourquoi essayer de les faire envisager du long terme ? Economiser, réinvestir, mettre de côté pour l’avenir, autant de notions totalement étrangères à leur mode de vie ! Un travail ici c’est au coup par coup, on travaille un jour, le lendemain, on verra ! Pas d’affolement….d’autant plus qu’actuellement toutes ces familles vivent avec les 5000 roupies distribuées par le gouvernement suite au Tsunami. Que va-t-il se passer lorsque cette aide sera coupée ? Quand sera-t-elle coupée? Personne ne le sait et personne ne s’en inquiète !
En occidentale de base, je m’inquiète et je prévois pour l’avenir. Ici, aucun stress, on a de l’argent aujourd’hui, pourquoi penser à demain ?

« Si l’Indien perd son insécurité, sa douceur, sa crainte, sa passivité, que devient-il ? »

L’odeur de l’Inde de Pier Paolo Pasolini

Le President : Mahinda Rajapakshe



Et voila, le nouveau président a été élu (ancien premier ministre), il a la charge de deux ministères : défense et finance (qui parle de plein pouvoir?).
Pas d’émeutes, pas de couvre feu mais un vote inexistant dans le nord et l’est sous la menace du LTT (les extrémistes indépendantistes).

Tuesday, November 15, 2005

Les élections

Ici chacun vit au rythme des futures élections prévues le 17 novembre, c’est une débauche de meeting à tous les coins de rues. Aujourd’hui, branle-bas de combat… c’est Chandrika l’actuelle présidente, elle-même qui s’est déplacée à Matara. Toute la ville a été bloquée pour la journée avec un nombre impressionnant de policiers partout. 10 jours de vacances sont donnés et un couvre feu est prévu pour les prochains jours. Les deux grands partis sont à touche-touche dans les sondages (les rouges et bleu parti de gauche en place actuellement, Chandrika ne se représente pas c’est le premier ministre qui brigue la place et le parti vert, de droite qui n’a pas gouverner depuis 4 mandats). Les donations vont bon train, mon ami Suranjith a eu un bateau offert puis des tôles pour le toit de sa maison et enfin un chèque de 40 000 roupies !

Reunion avec les volontaires de mirissa


J’ai été contente de retrouver tous mes nouveaux amis ici, Sri Lankais et bénévoles. L’atelier est devenu le QG d’un certain nombre de volontaires sans structures, Simon et Campbell (un américain ici depuis quelques mois) coordonnent les bonnes volontés et organisent des chantiers de réparations de maison avec des financements variés, en autre l’adoption de famille par des touristes de passage. Cette solidarité fait plaisir à voir et à vivre. Vendredi soir, nous avons tous été au temple de Sarath, le moine qui pose pour les sacs dans le diaporama ; c’était le début du carême bouddhiste, chants et prières toute la nuit plus défilé dans la rue. Le lendemain matin grand rice and curry pour tout le monde.

Les enfants ont trouvé les nouveaux jeux venus de France

Un autre grand évènement et un nouveau projet


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L’intégration au sein d’Ayubowan Women’s Project de Simon Lautier, un Français qui était à la tête de Mirissa for Life et qui a donné sa démission. Il me rejoint donc pour monter son projet : L’Ayubowan Café !
Il avait depuis longtemps le projet de monter un lieu culturel et un restaurant pour les locaux et les touristes. En travaillant ensemble, nous y associerons un magasin pour permettre aux femmes du coin de vendre leurs productions artisanales, nous espérons que ce lieu attirera les touristes, il n’y a en effet aucun lieu vraiment convivial à Mirissa. Nous allons profiter de l’aide de US Aid pour trouver un terrain et faire construire une maison qui abritera le restaurant et le magasin.
Les bénéfices récupérés iront à l’aide de la reprise du travail mais aussi à l’aide des plus pauvres. En effet, toutes les organisations ici sont tournées vers les victimes du Tsunami mais ils existent de nombreuses familles très pauvres qui vivent dans des conditions précaires et que nous voulons aider.
A suivre….

Monday, November 14, 2005

Soutien de US AID!!


Je découvre le travail de Christel qui était sur Mirissa et a permis la bonne marche de l’association pendant mon absence, outre les photos des différents événements, elle a vendu un grand nombre de sacs au touristes sur place et fait un gros travail de démarchage auprès des ONG avec l’aide de deux jeunes volontaires suisses. La recherche de tentes pour réaliser des sacs était leur objectif mais la présentation du projet Ayubowan a parait-il beaucoup plu et certaines ONG sont prêtes à apporter une aide financière.
J’ai commencé par recontacter US Aid, et le rendez-vous fut des plus inattendu, ils offrent leur soutien à concurrence de 100 000 dollars !!! A utiliser dans les six mois (ce qui risque fort d’être difficile)... mais je prépare pour la semaine prochaine un dossier financier qui devrait être accepter… ils garderaient la gestion de l’argent mais couvriraient les dépenses. Je vais donc voir un maximum de femmes ces jours-ci pour faire financer la reprise du travail.

la pause dejeuner des couturieres

Retour au Sri Lanka


A mon arrivée, toute l’équipe est venue me chercher à l’aéroport, jolie surprise !
J’ai retrouvé l’atelier au calme (week-end), les sacs par centaines accumulés sur les étagères, beau patchwork de couleurs.
Lundi, les femmes de l’atelier sont revenues travailler, grandes retrouvailles, petits gâteaux et jus de fruit pour fêter le retour.

Les singes du jardin!


un petit bout de la maison et du jardin


Dimanche matin, sous la tonnelle de ma nouvelle maison, le vent fait rage et la pluie de mousson s’abat sur le jardin à la végétation luxuriante qui s’offre dans de verts multiples et le rouge saignant des fleurs.
Je suis ravie d’avoir emménagé ici, la maison est spacieuse, 4 chambres, 2 salons, une salle à manger et une grande cuisine ! J’y retrouve un peu de temps pour moi, lecture, tai-chi, et révision de mes cours de Singhalais. J’ai même ce matin investi un petit bout de jardin pour y planter des haricots, coco, coriandre et persil…..reste plus qu’à surveiller cela de prés !